Le début de la fin ?...
L'hiver a bien pris ses cliques et ses claques pour aller se faire voir ailleurs. Pour autant, le printemps qui s'est installé est tout tristounet.
Et moi aussi. C'est pourquoi je ne suis toujours pas sortie d'hibernation... ou si peu !
Crédit photo : Wikipédia
En vérité, tout est parti des nouvelles mesures concernant les auto-entrepreneurs dont je suis. Je vais essayer de vous expliquer sans vous assommer...
En préambule, il faut que vous sachiez que les auto-entrepreneurs font une concurrence féroce et déloyale aux entreprises "vraies de vraies". C'est même notre ministre de l'Artisanat qui l'a dit !
Avec un revenu mirobolant d'en moyenne 500 € par mois (je dis bien cinq cents), les auto-entrepreneurs coulent les entreprises rentables en leur piquant leurs marchés, ils jettent les vrais patrons dans la misère la plus sordide, ils contribuent très largement à plonger l'économie nationale dans un marasme catastrophique...
Couvrons nous la tête de cendres et expions !
D'abord, et pour commencer en beauté l'année 2013, prenons donc une augmentation des charges, tiens ! Ça nous apprendra à faire les malins ! A présent, on va moins la ramener, à mon avis...
Ensuite, et c'est la principale mesure envisagée, celle-là même qui aura notre peau à coup sûr, voici venir la limitation de notre régime dans le temps. La durée n'est pas encore fixée ; en hauts lieux, on hésite... A un moment donné, il fut question de 3 ans.
Mais ne nous trompons pas : tout ça va dans le bon sens. C'est pour sortir les auto-entrepreneurs de la précarité qu'elle a dit, la Ministre. Ouf ! J'ai eu peur qu'il y ait des questions de lobbying ou des motivations électoralistes derrière tout ça !
Mme Sylvia Pinel, Ministre de l'artisanat, du commerce et du tourisme.
3 ans donc. Gloups ! Mais alors, je suis dans ma toute dernière année d'exercice ?!... C'est à ce moment précis que j'ai replongé en mode hibernation (voyez, on y vient).
Cependant, notre gouvernement n'est pas salaud ; dans sa grande bonté, il nous laisse la possibilité de basculer vers un statut « d'entreprise classique à fort potentiel de croissance » (dixit la ministre) avant de fermer boutique. Trop cool que je me suis dit !
Pourtant, à y regarder de plus près, et j'ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne peux pas ! Pourquoi ? Ben... c'est à cause de l'argent, tiens ! Je n'ai pas piqué assez de parts de marché aux autres entreprises, je n'ai pas jeté suffisamment de créateurs à la rue, je n'ai pas fait assez de concurrence déloyale... Ça m'apprendra !
Alors quoi ? Ben... je ne sais pas !
Pour le moment, le couperet de la durée limitée n'est pas tombé, je peux donc continuer si je veux. Pour un petit bout de temps... Malgré la diminution de mes revenus et l'augmentation des recettes pour l'état...
Ou alors, je peux tirer le rideau et aller m'inscrire à Pôle Emploi. Bon, je ne percevrai pas d'allocations chômage (il ne manquerait plus que ça, tiens !) et il me faudra apprendre à vivre avec encore moins qu'aujourd'hui. Mais j'y serai sans doute beaucoup mieux que dans ma petite activité précaire ! Quant à retrouver un emploi à près de 50 ans et dans le contexte actuel...
Je pense que j'ai là matière à réflexion. Je réfléchis donc !
Et puis je me dis que tout ça, c'est pour la bonne cause : il faut sauver la France, ses entreprises... et les auto-entrepreneurs, même malgré eux !
Alors, haut les cœurs !
Sûrement à suivre...